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Vendredi soir Senlis, devant une centaine de personnes, le député-maire UMP de Chantilly, Eric Woerth, a tenu une réunion publique consacrée au mariage homosexuel. Eric Woerth en a profité pour marteler son « opposition frontale » au projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels, qu’il qualifie de « poudre aux yeux ». A la tribune, face un auditoire exclusivement composé d’opposants au projet, le député de l’Oise n’a pas hésité adopter un ton badin. L’ambiance bon enfant s’y prêtant. L’ancien ministre du Budget, qui a pris un malin plaisir tailler en pièces le projet porté par le président de la République, a endossé le costume de pourfendeur acharné de la réforme.

Nouveau rendez-vous programmé en janvier

« Le but est de fédérer autant que possible contre ce mouvement, c’est une erreur fondamentale de la part de François Hollande que de vouloir persévérer dans cette voie. C’est une régression, une manière dévoyée de voir le progrès. Le principe de filiation est essentiel, c’est toute une institution qui est en péril. »

La désapprobation du président de l’UMP de l’Oise a toutefois des limites. Si le projet de loi, présenté en Conseil des ministres le 7 novembre, est adopté, il célébrera bel et bien des mariages. « Je suis un légaliste, je défends seulement mes convictions. C’est un principe de démocratie, l’opposition donne son opinion », confie Eric Woerth.

L’homme s’est fait une raison, estimant que cette promesse de campagne ira son terme, « même si rien n’est sûr concernant le Sénat ». Le projet de loi sera examiné par les députés le 29 janvier 2013. Eric Woerth a déj prévu d’organiser une nouvelle réunion publique. Elle devrait avoir lieu en janvier prochain.

TOULOUSE-PARIS (Reuters) - La guerre des chefs droite n'a semble-t-il pas eu d'incidence sur les trois législatives partielles de dimanche où l'ancien ministre UMP Patrick Devedjian (Hauts-de-Seine), le candidat UMP dans l'Hérault et le centriste Henri Plagnol (Val-de-Marne) arrivent en tête du premier tour.

L'impopularité du pouvoir socialiste a en revanche pesé dans les urnes.

La 1ère circonscription du Val-de-Marne, où concourait le maire centriste de Saint-Maur Henri Plagnol, a connu un coup de théâtre puisque le député UDI-UMP sortant (26,20%) sera confronté au second tour l'un de ses adjoints, le dissident UMP Sylvain Berrios (23,39%), qu'il devance seulement de 671 voix.

Le socialiste Akli Mellouli, qui avait affronté en juin dernier Henri Plagnol au second tour, est éliminé avec 19,9% des suffrages exprimés. La qualification pour le second tour nécessitait 12,5% des inscrits.

Le Front national, représenté par Anne-Laure Maleyre, progresse 11,5%.

"Nous payons le contexte national", a déclaré le candidat socialiste la presse.

Dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine (Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry et Sceaux), Patrick Devedjian, président du conseil général, obtient 49,82% des voix contre le chevènementiste Julien Landfried (32,52%), mais l'abstention est élevée : 63,25%.

Le Front national Michel Georget, qui avait obtenu 5,74% au premier tour en juin, recule 4,78%.

Patrick Devedjian l'avait emporté de justesse en juin dernier avec 191 voix d'avance sur Julien Landfried, soutenu par le Parti socialiste et désormais Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

COPÉ ET FILLON SALUENT DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS

Son élection avait été annulée par le Conseil constitutionnel. On lui reprochait, comme Henri Plagnol, d'avoir choisi pour suppléant celui d'un sénateur, ce qui est interdit.

Dans l'Hérault, l'UMP Elie Aboud devance la socialiste Dolorès Roqué.

La candidate du Front national, qui comptait tirer parti de la crise l'UMP et de l'impopularité de François Hollande, est éliminée. France Jamet est troisième avec 23,37% des voix (9,54% des inscrits).

"Je suis satisfaite de ce résultat, notre électorat s'est mobilisé en dépit d'un taux d'abstention particulièrement fort. C'est nous qui avons mené campagne, nous avons mis le doigt où ça fait mal", a déclaré la candidate du FN des journalistes.

"Cela nous permet d'augurer de meilleurs résultats pour le futur. Je suis très optimiste pour les échéances venir", a-t-elle ajouté, en référence notamment aux élections municipales de 2014.

Dans le scrutin de juin dernier, invalidé par le Conseil constitutionnel pour des procurations irrégulières au profit de Dolorès Roqué, Elie Aboud avait été battu de dix voix par la candidate socialiste lors d'une triangulaire avec le candidat FN Guillaume Vouzellaud, le compagnon de France Jamet.

Le candidat UMP rassemble dimanche 42,61% des voix, alors que son adversaire socialiste est créditée de 27,73%. Le taux de participation a été de 41,54%.

Le président proclamé de l'UMP, Jean-François Copé, s'est félicité de résultats "encourageants" qui traduisent selon lui "la forte mobilisation de l'électorat de l'UMP".

L'ancien Premier ministre François Fillon, qui lui dispute la présidence de l'UMP, estime dans un communiqué que ces résultats sont "clairement un avertissement au gouvernement de Jean-Marc Ayrault".

Le second tour aura lieu dimanche prochain dans ces trois circonscriptions.

Sophie Louet avec Guillaume Serries Toulouse